Page:Daudet - L'Évangéliste, 1883.djvu/21

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la lampe haute, pour guider jusqu’à sa porte la fillette qui loge au-dessous, elle aperçoit quelqu’un debout dans l’ombre qui attend.

« C’est vous, monsieur Lorie ?

– Oui, mademoiselle, c’est moi, je suis là… Dépêche-toi, Fanny. » Et timide, les yeux levés vers cette belle fille blonde dont la chevelure s’évapore en rayons sous la lampe, il explique dans une longue phrase, fignolée, enveloppée comme un bouquet de deuil de première classe, qu’il n’a pas osé venir lui-même apporter à nouveau le tribut… le tribut de ses condoléances ; puis brusquement, rompant toute cette banalité solennelle : « De tout mon cœur avec votre peine, mademoiselle Éline.

– Merci, monsieur Lorie. »

Il prend l’enfant par la main, Éline rentre chez elle ; et les deux portes au rez-de-chaussée et au premier se referment du même mouvement comme sur une émotion pareille.