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Page:Daudet - L'Évangéliste, 1883.djvu/97

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lequel les oiseaux du ciel font leur nid. Le moyen ? Rechercher les milieux spirituels, les âmes qui ne se réunissent qu’en Christ. « Venez me voir souvent, soit ici, soit à Port-Sauveur ; je serai heureuse de vous accueillir… Nous avons aussi dans Paris de bonnes réunions de prières… Prochainement une de mes ouvrières, – elle souligna le mot, – celle qui sortait d’ici tout à l’heure, doit faire un témoignage public à l’Évangile… Vous viendrez, vous l’entendrez, son cri enflammera votre zèle… Maintenant, allez ; l’heure me presse. » Elle eut le geste de la congédier, peut-être de la bénir. « Surtout, ne pleurez plus… Je vous recommanderai à Celui qui sauve et pardonne… » Elle en parlait sur un ton d’assurance comme de quelqu’un qui n’avait rien à lui refuser.

Éline sortit de là bouleversée. Dans son trouble, elle oubliait le chèque à toucher et revint sur ses pas jusqu’au large perron où s’ouvraient trois hautes portes vitrées, masquées à moitié de toile verte. C’était le comptoir toujours pareil d’une maison de banque, avec ses guichets, ses grillages, du monde qui attend et circule, les piles d’écus remuées ; mais ici comme au