serait là, derrière la porte, à guetter son pas… Et quelle revanche alors aux contraintes de la journée ! Toute une nuit d’ivresse rien que dans un mot chuchoté… « à tout à l’heure. » Mais ce mot, Paul Astier, ce soir-là, ne le dit pas ; et, malgré sa déconvenue, elle voyait dans cette réserve un respect pour le deuil si proche, la chapelle encore tendue ; même elle s’endormit en trouvant cela très distingué.
Le lendemain, on ne se vit guère ; la duchesse, en affaires, réglait les comptes de son maître d’hôtel, de ses fermiers, à la grande admiration du notaire Maître Gobineau, qui disait à Paul, à déjeuner, avec une malice dans chaque pli de sa vieille figure tapée : « En voilà une à qui on ne fera pas voir le tour.
— Qu’en sait-il ? » pensait le jeune chasseur à l’affût, tortillant sa barbe blonde. Pourtant, l’âpreté, le sang-froid que prenait ce beau contralto d’amour dans les discussions d’intérêt l’avertissaient qu’il faudrait jouer serré.
Après déjeuner, des caisses arrivaient de Paris avec la Première de Spricht et deux essayeuses. Enfin, vers quatre heures, descendue dans une merveille de costume qui la faisait toute jeune et mince, elle lui proposa une course à pied dans le parc. Ils marchaient l’un près de l’autre du même pas allègre, descendant les allées, évitant le bruit