Page:Daudet - L’Immortel (Lemerre 1890).djvu/48

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niques du temps ont raconté le désespoir à grand fracas de ce jeune veuvage, les cheveux blonds coupés ras, jetés dans la bière, la chambre transformée en chapelle ardente, les repas solitaires, à deux couverts, et sur la table de l’antichambre, à leur place ordinaire, la canne, les gants, le chapeau du prince, comme s’il était là, comme s’il allait sortir. Mais ce dont personne n’avait parlé, c’est le dévouement affectueux, la sollicitude presque maternelle de Mme Astier pour la « pauvre petite, » en ces circonstances douloureuses.

La liaison de ces dames datait de quelques années, d’un prix décerné par l’Académie au prince de Rosen pour un ouvrage historique, Astier-Réhu rapporteur ; toutefois l’écart de l’âge, des positions, maintenait entre elles des distances que