Page:Daudet - La Belle-Nivernaise, 1886.djvu/152

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Et tous les bras sont tendus, et toutes les têtes sont penchées, et il y a des baisers pour tout le monde, des sourires, des poignées de main, des questions.

— Où suis-je ?

Comment êtes-vous là ? »

Mais les ordres de M. le docteur sont formels. — Les cheveux gris ne plaisantaient pas en commandant cela.

— Il faut rentrer les bras sous les couvertures, se taire, ne pas s’exciter.

Et, pour empêcher l’enfant de causer, Maugendre parle tout le temps.

— Figure-toi qu’il y a dix jours, — le jour où tu es tombé malade, — je venais justement voir le principal pour lui parler de toi.

Il me dit que tu faisais des progrès, que tu travaillais comme un manœuvre…

Tu juges si j’étais content !

Je demande à te voir.

On t’envoie chercher, et, juste, ton pion tombe dans le cabinet du principal tout effaré.

Tu venais d’avoir un accès de fièvre chaude.

Je cours à l’infirmerie ; tu ne me reconnais pas. Des yeux comme des chandelles, et un délire !

Ah ! mon pauvre petit gas, comme tu as été malade !

Je ne t’ai plus quitté d’une minute.

Tu battais la campagne… Tu parlais de la Belle-