Page:Daudet - La Belle-Nivernaise, 1886.djvu/246

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n’avait pas pris l’air depuis deux mois, on l’emmena avec nous tous dans la prairie communale, hors du village.

Il faisait un temps superbe, et nous courions de toutes nos forces dans de grandes parties de barres, heureux de sentir la bise froide, qui nous faisait penser à la neige et aux glissades. Comme toujours Gaspard se tenait à l’écart de la lisière du bois, remuant les feuilles, coupant des branches, et se faisant des jeux à lui tout seul ! Au moment de se mettre en rang pour partir, plus de Gaspard. On le cherche, on l’appelle. Il s’était échappé. Il fallait voir la colère de M. Klotz. Sa grosse figure était pourpre, sa langue s’embarrassait dans les jurons alle-