Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fut ultérieurement versé. Nous n’avons pu établir pour quelle cause le notaire fut obligé de rembourser la somme à la caisse de la police le 18 juillet 1811, ni par qui fut levée l’hypothèque lorsque, ultérieurement, le domaine de Saint-Germain qu’elle grevait encore fut vendu à M. de Goulhot, directeur au ministère de la Guerre. En tout cas, on doit supposer que, si l’hypothèque fut maintenue, c’est qu’il avait été décidé que la somme promise et déjà payée serait comptée à Mme de Vaubadon sous une autre forme, et qu’on ne voulut pas qu’elle la reçût deux fois.

Il y avait alors à Paris quatre journaux d’annonces légales. À la fin de 1811, un décret impérial les réunit en un seul sous le nom de Journal général de France, devenu plus tard Les Petites Affiches. Vingt-quatre actions furent créées, sept attribuées aux propriétaires des journaux supprimés et dix-sept distribuées à divers, parmi lesquels figure pour neuf M. Le Comte, commissaire du gouvernement, comme représentant de l’État. C’est une de ces neuf actions dont l’Empereur voulait disposer en faveur de Mme de Vaubadon et qu’elle reçut en juillet 1812. L’avis qui en fut donné au directeur constitue une preuve nouvelle de la trahison. « Sa Majesté a daigné accorder à Mme de Vaubadon, pour en jouir à partir de ce jour, une action dans le produit du journal Les Petites Affiches. C’est à cette dame que l’on doit la découverte d’un brigand venu de Londres pour attenter aux jours de Sa Majesté. »

Les mêmes faits sont encore consignés par le duc de Rovigo, ministre de la Police générale, dans un rapport à l’Empereur. « Il est constant que c’est d’après ses indications qu’on est parvenu jusqu’au lieu qui recélait cet audacieux brigand. Le seul motif qui ait déterminé Mme de Vaubadon, c’est qu’elle sut que d’Aché avait le