Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/364

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ceux de la patrie. Il est impossible que l’on vous trompe sur les événements. Une dépêche télégraphique que m’a transmise le général Charpentier, et qui m’est parvenue au moment où nous nous battions ensemble, m’annonce que l’Empereur a passé le 15 la Sambre, écrasé l’avant-garde prussienne et que, le 16, il a remporté une victoire complète sur les armées réunies de Blücher et de Wellington. Je vous garantis ces nouvelles sur ma foi militaire. »

Sapinaud, d’Autichamp et Auguste de La Rochejaquelein reçurent cette lettre à Cholet. Elle ne laissait aucun doute sur les intentions de Lamarque. Il allait marcher en avant, continuer la guerre avec plus de vigueur si ces offres était repoussées. Les chefs royalistes cependant tâchèrent encore de gagner du temps en alléguant de nouveau la difficulté de communiquer entre eux. « Le délai que vous me demandez, leur répondit Lamarque, semble annoncer que vous n’avez pas le désir sincère de faire la paix. Je vous envoie le traité dont vous avez vous-mêmes réglé les conditions. Je marche ; il ne tient qu’à vous d’arrêter mes colonnes en renvoyant le traité signé. » Cet ultimatum est daté du 23 juin. Le lendemain 24, Sapinaud acceptait les bases du traité. Il fut signé en son nom à Cholet, le 26, par trois officiers. D’Autichamp absent avait envoyé déjà son acceptation. D’Andigné refusa la sienne, quand elle lui fut demandée par Lamarque le 1er juillet. C’était dix jours après Waterloo. « Je ne peux renoncer au roi, dit-il, au moment où peut-être il fait son entrée à Paris. » À ce moment, la mission confiée par Fouché à Malartic avait pris fin, par suite de l’abdication de l’Empereur et du retour de Louis XVIII.

Dans la suite, Malartic fut vivement attaqué pour avoir accepté cette mission. Mais, parmi ses défenseurs,