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Page:Daudet - La Police et les chouans sous le Consulat et l’Empire, 1895.djvu/45

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Napoléon a inauguré un système de police sur les côtes et frontières. Il espère tirer de grands avantages de ce système qu’approuve et encourage Fouché : « L’intérieur ne tardera pas à se ressentir de cette surveillance, écrit ce dernier dans un rapport secret. Déjà la force des choses a préparé ces établissements. Partout où une population nombreuse se réunit sur un point, elle provoque une surveillance plus particulière, et naturellement la police y trouve une succursale composée d’éléments semblables dirigés vers le même but et d’agents formés aux mêmes opérations. Ces succursales présentent surtout l’inappréciable avantage de mettre dans la main de la police des agents qui connaissent la topographie de la province, ses mœurs, sa physionomie, son accent, son langage. Ils peuvent parcourir le pays sans éveiller le soupçon ou causer l’effroi. C’est ce que Votre Majesté obtiendra peu à peu sur divers points de l’Empire où ces établissements manquent encore, comme à Bruxelles ou ailleurs. » Dans le même rapport, Fouché constate que cette police modèle n’est nulle part mieux organisée qu’à Rouen. Par ce qu’il en dit, on peut juger de l’efficacité de l’instrument dont, à cette date de 1807, était doté l’Empire.


III

Pour apprécier les actes et les procédés de la police impériale, il faut avoir interrogé son histoire dans les quelques centaines de dossiers qui, des bureaux de Fouché et de Rovigo, passèrent aux Archives nationales sous la Restauration. Notre grand dépôt des papiers