Page:Daudet - La doulou (la douleur) 1887 - 1895 ; Le trésor d’Arlatan (1897), 1930.djvu/55

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Préoccupé depuis un mois de la fin du monde dont j’ai eu une précise vision, je lis que Baudelaire, dans les derniers temps de sa vie pensante, était hanté par cette même idée de livre. L’aphasie est venue peu après…

À joindre Léopardi à la liste des aînés, des sosies de ma douleur.

Le grand Flaubert, comme il peinait à la quête des mots ! N’est-ce pas l’énorme quantité de bromure qu’il absorbait qui lui faisait le dictionnaire si rebelle ?

J’ai donné à mon fils pour sujet de thèse : la névrose de Pascal.

Un soir, onze heures, lumières éteintes, maison couchée, on frappe. — « C’est moi. » X*** s’assied pour une minute, reste deux heures. Belles confidences sur la manie du suicide qui l’habite. Son frère aîné, son grand-père, etc. Histoire d’O. X***. Haine contre le frère. Le mal nerveux d’O*** dans la tête. Jambes attaquées aussi. Je connais cette roideur automatique, engainée.

Henri Heine me préoccupe beaucoup. Maladie que je sens semblable à la mienne.