Page:Daudet - Le Roman du chaperon rouge, Lévy, 1862.djvu/34

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lui.

Dame ! tu comprends, nous nous aimons de toute notre âme, et l’on ne veut pas nous marier.

Chaperon-Rouge.

Et puis ?

lui.

Et puis… c’est tout ; n’est-ce pas assez ?

Chaperon-Rouge.

Pourriez-vous me dire, mes enfants, à quoi servent les roses, et pourquoi Dieu les a mises sous nos pas, — sinon pour être cueillies et pour embaumer ? Pourriez vous me dire aussi pourquoi on trouve comme cela des buissons au coin des routes et d’épais taillis dans les forêts ? — pour qui ils poussent là, si ce n’est pour les amoureux ? — Ah ! l’on ne veut pas vous marier, pauvres enfants ; je vous plains de tout mon cœur. Adieu, mes petits. N’oubliez pas que demain n’est qu’un grand menteur… ; n’oubliez pas non plus l’utilité des roses et des buissons.

(Elle se sauve.)
elle.

Avez-vous compris ?