berger ? Comme tu dois t’ennuyer d’être toujours seul ! Qu’est-ce que tu fais ? À quoi penses-tu ?…
J’avais envie de répondre : « À vous, maîtresse, » et je n’aurais pas menti ; mais mon trouble était si grand que je ne pouvais pas seulement trouver une parole. Je crois bien qu’elle s’en apercevait, et que la méchante prenait plaisir à redoubler mon embarras avec ses malices :
— Et ta bonne amie, berger, est-ce qu’elle monte te voir quelquefois ?… Ça doit être bien sûr la chèvre d’or, ou cette fée Estérelle qui ne court qu’à la pointe des montagnes…
Et elle-même, en me parlant, avait bien l’air de la fée Estérelle, avec le joli rire de sa tête renversée et sa hâte de s’en aller qui faisait de sa visite une apparition.
— Adieu, berger.
— Salut, maîtresse.
Et la voilà partie, emportant ses corbeilles vides.
Lorsqu’elle disparut dans le sentier en