Page:Daudet - Port-Tarascon, 1890.djvu/118

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près duquel les enfants de chœur portaient au bout de longs bâtons dorés de grosses lanternes vertes où brûlaient de petites flammes. Et tout le peuple suivait, jeunes et vieux, chantant et priant tant qu’ils avaient de souffle.

La procession se déroulait tout autour de l’île, tantôt sur la plage, tantôt au versant des collines, tantôt sur les sommets où les grands encensoirs, balancés, laissaient de légères fumées bleues dans le soleil.

Saint Pierre ébloui murmura :

« Que c’est beau !… » sans une parole de plus, car il désespérait de fléchir son compagnon,