Page:Daudet - Port-Tarascon, 1890.djvu/295

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verra toujours, c’est le malheureux Bézuquet, qui vivait autrefois très bien avec son tatouage là-bas, dans les mers lointaines, mais maintenant, sous le ciel tarasconnais, se dégoûte lui-même, ne sort plus, reste terré tant qu’il peut au fond de son officine, où il combine des herbages, des omelettes, et sert les clients sous un masque de velours, comme un conjuré d’opéra-comique.

Il est à remarquer combien les hommes sont sensibles à tous ces maux physiques, dartres, taches, eczémas ; plus peut-être que les femmes. De là sans doute la rancune de Bézuquet contre Tartarin, cause de tous ses maux.


24 juillet — Appelé de nouveau hier devant M. Bonaric, je crois que c’est la dernière fois. Il m’a montré une bouteille trouvée dans les îles par un pêcheur du Rhône, et m’a fait lire une lettre que renfermait cette bouteille :

« Tartarin. — Tarascon. — Prison de ville. — Courage ! Un ami veille de l’autre