Page:Daudet - Port-Tarascon, 1890.djvu/297

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il entre des nuées de moustiques et j’entends les rats qui grignotent dans tous les coins.

Ces jours derniers, j’ai eu plusieurs entrevues avec Cicéron Branquebalme. Il m’a parlé de Tartarin avec beaucoup d’amertume ; je sens qu’il lui en veut de ne pas lui avoir confié sa cause. Pauvre Tartarin, il n’a personne pour lui !

Il parait qu’on a renouvelé tout le tribunal. Branquebalme m’a donné les noms des juges : Président, Mouillard ; assesseurs, Beckmann et Robert du Nord. Pas d’influences à faire agir. Ces messieurs ne sont pas d’ici, me dit-on. D’ailleurs leurs noms semblent l’indiquer.

Pour je ne sais quel motif, on a disjoint de la poursuite dirigée contre nous les deux chefs d’accusation relatifs au délit d’homicide par imprudence et à l’infraction des lois sur l’émigration. Cités à comparoir : Tartarin de Tarascon, le duc de Mons — mais ça m’étonnerait bien qu’il comparoisse ! — et Pascal Testanière dit Pascalon.


31 juillet. — Nuit de fièvre et d’angoisse. C’est pour demain. Resté au lit très tard.