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LA FÊTE DES TOITS

deux. Pense que je l’ai vu naître là-bas, dans sa petite étable…

LE VENT, LES CLOCHES,
LES CHEMINÉES, chantant ensemble
de toutes leurs forces
.

Noël ! Noël ! Vive Noël !

NOËL.

Pas si fort, mes amis, pas si fort. Il ne faut pas réveiller tout notre petit monde de là-dessous… C’est si bon la joie qui vous arrive en dormant, sans qu’on y pense… Maintenant, messieurs les kobolds, marchez avec moi sur la pente des toits, nous allons commencer notre distribution. Seulement, cette année, j’ai résolu d’essayer quelque chose. Tout ce que nous avons de plus beau comme joujoux, les polichinelles en or, les sacs de satin pleins de pralines, les grandes poupées tout en dentelles, je veux que tout cela tombe aux plus pauvres souliers, dans les cheminées sans feu, dans les mansardes froides, et que nous jetions au contraire aux maisons heureuses, sur le velours des tapis, sur les fourrures épaisses, tous ces petits jouets d’un sou, qui sentent la résine et le bois blanc.

LES MOINEAUX DE PARIS.

Fameux, fameux !… Voilà une bonne idée.