Page:Daudet - Sapho, 1884.djvu/262

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— Mais cet artiste, ce Caoudal dont tu m’as parlé pour mon buste… On pourrait aller voir ses prix, pendant qu’on est ensemble…

Caoudal, bien que célèbre, grand mangeur d’argent, occupait toujours rue d’Assas l’atelier de ses premiers succès. Césaire, tout en allant, s’informait de sa valeur artistique ; il y mettrait le prix, certainement, mais ces messieurs du comité tenaient à une œuvre de premier ordre.

— Oh ! ne craignez rien, mon oncle, si Caoudal veut bien s’en charger…

Et il lui énumérait les titres du sculpteur, membre de l’Institut, commandeur de la Légion d’honneur et d’une foule d’ordres étrangers. Le Fénat ouvrait de grands yeux.

— Et vous êtes amis ?

— Très amis.

— Ce Paris, pas moins !… comme on y fait de belles connaissances.

Gaussin aurait eu pourtant quelque honte à avouer que Caoudal était un ancien amant de Fanny, et qu’elle les avait mis en relation. Mais on eût dit que Césaire y pensait :

— C’est lui l’auteur de cette Sapho que nous