Page:Daudet - Sapho, 1884.djvu/264

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modeste et travailleur de cette cité d’artistes, ces ateliers aux portes de remises numérotées, s’ouvrant de chaque côté d’une longue cour que terminent les bâtiments vulgaires d’une école communale aux perpétuelles mélopées de lecture, le président des submersionnistes eut de nouveaux doutes sur le talent d’un homme aussi médiocrement logé ; mais sitôt entré chez Caoudal, il sut à quoi s’en tenir : « Pas pour cent mille francs, pas pour un million !… » hurlait le sculpteur au premier mot de Gaussin ; et soulevant à mesure son grand corps du divan où il s’allongeait dans le désordre et l’abandon de l’atelier : « Un buste !… Ah bien ! oui… mais regardez donc là-bas cet écrasement de plâtre en mille miettes… ma figure du prochain Salon que je viens de démolir à coups de maillet… Voilà le cas que j’en fais, de la sculpture, et si tentante que soit la binette du monsieur…

— Gaussin d’Armandy… président…

L’oncle rassemblait tous ses titres, mais il y en avait trop, Cadoual l’interrompit, et tourné vers le jeune homme :