Page:Daudet - Sapho, 1884.djvu/266

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L’oncle restait effaré. Cet académicien qui se tirait la langue racontait ses basses amours ! Il y avait donc des toqués partout, même à l’Institut ; et son admiration pour le grand homme s’amoindrissait de la sympathie qu’il ressentait pour ses faiblesses.

— Comment va Fanny ?… Êtes-vous toujours à Chaville ?… fit Caoudal subitement apaisé et venant s’asseoir à côté de Gaussin dont il tapotait familièrement l’épaule.

— Ah ! la pauvre Fanny, nous n’avons plus longtemps à vivre ensemble…

— Vous partez ?

— Oui, bientôt… et je me marie avant… Il faut que je la quitte.

Le sculpteur eut un rire féroce :

— Bravo ! Je suis content… Venge-nous, mon petit, venge-nous de ces coquines-là. Lâche-les, trompe-les, et qu’elles pleurent, les misérables ! Tu ne leur feras jamais autant de mal qu’elles en ont fait aux autres.

L’oncle Césaire triomphait :

— Tu vois, monsieur ne prend pas les choses aussi tragiquement que toi… Comprenez-vous