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Page:Daudet - Sapho, 1884.djvu/44

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pas d’amour-propre… » lui écrivait-elle. Elle guettait l’heure de ses repas au restaurant, l’attendait devant le café où il lisait ses journaux. Et pas de larmes, ni de scènes. S’il était en compagnie, elle se contentait de le suivre, d’épier le moment où il restait seul.

« Veux-tu de moi, ce soir ?… Non ?… Alors ce sera pour une autre fois. » Et elle s’en allait avec la douceur résignée du forain qui reboucle sa balle, lui laissant le remords de ses duretés et l’humiliation du mensonge qu’il balbutiait à chaque rencontre. « L’examen tout proche… le temps qui manquait… Après, plus tard, si ça la tenait encore… » De fait, il comptait, sitôt reçu, prendre un mois de vacances dans le Midi et qu’elle l’oublierait pendant ce temps-là.

Malheureusement, l’examen passé, Jean tomba malade. Une angine, gagnée dans un couloir de ministère, et qui, négligée, s’envenima. Il ne connaissait personne à Paris, à part quelques étudiants de sa province, que son exigeante liaison avait éloignés et dispersés. D’ailleurs il fallait ici plus qu’un dévouement ordinaire, et dès le premier soir ce