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SOUVENIRS AUTOUR D’UN GROUPE LITTÉRAIRE

sa glorieuse vieillesse, elle s’est composé un sentiment à part si réel, si désintéressé, si bien féminin par tous les sacrifices, que cette jolie figure de Mlle Read, au nom et au teint écossais, en garde un idéal exceptionnel.

Les Goncourt en cette amitié fraternelle et collaboratrice qui dura plus de vingt années, depuis la mort de leur mère jusqu’à celle de Jules, ne se séparèrent que deux fois vingt-quatre heures ; peu de ménages pourraient en dire autant, même des plus unis, des mieux appareillés, mais séparés parfois justement par l’éducation, la santé ou l’intérêt des enfants.

De la lecture de ce Journal de Goncourt qui lui fait revivre sa vie jour par jour, et la nôtre par éclaircies, se dégage une telle sincérité, que tel dîner, telle rencontre, évoqués par lui, me remontent à la mé-