Page:Daudet - Souvenirs d’un homme de lettres, 1889.djvu/101

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secours, lui arracha la bride des mains en le bousculant, puis d’un grand coup de fouet enleva l’attelage qui franchit le pont au galop, avec le vicomte derrière, courant et barbotant. La porte passée, il reprit sa place, et le convoi se perdit dans les terrains vagues qui longent les fortifications.

C’était vraiment une piteuse sortie. Je regardais cela du haut d’un talus ; ces champs de plâtras où les roues s’embourbaient, ce gazon fangeux et rare, ces hommes courbés par l’averse, cette file de tombereaux marchant pesamment comme