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Page:Daudet - Souvenirs d’un homme de lettres, 1889.djvu/129

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la Pompe, dans le petit hôtel du duc de Madrid avec qui Christian d’Illyrie avait plus d’un point de ressemblance, je le transportai rue Herbillon, à deux pas du grand faubourg et de ses fêtes foraines où je voulais que Méraut montrât le peuple à Frédérique et lui apprît à ne plus le craindre. Le roi et la reine de Naples ayant longtemps habité la rue Herbillon, on a dit dans le public que c’était eux que j’avais eu l’intention de peindre ; mais j’affirme qu’il n’en est rien, et que j’ai promené dans un décor authentique un couple royal de pure invention.

Méraut, lui, est pris à la vie, il est réel, du moins jusqu’à mi-corps, et la façon dont je fus amené à le mettre dans mon livre mérite que je la raconte. Bien résolu à ne pas écrire un pamphlet, et à faire plaider à l’un de mes personnages la cause de la légitimité et du droit divin, j’essayais de m’échauffer pour elle, de ranimer les convictions de ma toute jeunesse, par la lecture de Bonald, de Joseph de Maistre, de Blanc Saint-Bonnet, ceux que d’Aurevilly appelle « les