Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
douleur. Quaund on pleure à plusieurs, vois-tu, les larmes sont moins amères. (Laissant aller la main d’André.) Dis-moi, il y a donc bien longtemps qu’elle est morte, que tu ne portes déjà plus son deuil ?
andré, à demi-voix.
Il y a trois ans.
dominique
Trois ans… grand Dieu !
andré
Et impossible de te l’apprendre ; savais-je où tu étais ?
dominique, gravement, après une pause.
C’est égal, frère, c’est égal, le deuil d’une affection pareille doit se porter éternellement. Tu as eu tort de quitter le deuil.
andré, se détournant, à part.
Ah ! maintenant, comment lui dirai-je ? Commemnt pourrai-je lui avouer ?
dominique, avec exaltation.
Certes, celui qui dira que ce n’est pas la main du Dieu sauveur des hommes qui tout à l’heure m’a retenu ici, malgré moi, celui-là en aura bien menti… Morte !… morte !… Il y a de ces mots qu’on prononce sans pouvoir les comprendre.