donné des leçons, mais ici c’est impossible. Les paysans de Ville-d’Avray ne me trouveraient pas assez huppée pour leurs demoiselles. Il leur faut les premiers pensionnats de Paris, le Sacré-Cœur, les Oiseaux… Tiens, encore ce matin, la mère Gogue, notre laitière, me disait tranquillement : « J’ons envie d’envoyer Phrasie aux Moigneaux !… » Que veux-tu que je fasse de mes diplômes, avec ces Moigneaux-là !
Je vois que tu lui tiens rancune, à ce pauvre Ville-d’Avray.
Moi ?… pas du tout ; seulement, je continue à me demander ce que nous y sommes venus faire.
Mais, mon enfant, tu le sais bien, c’est pour ton père. Il avait besoin de la campagne pour sa santé, pour son travail.
Pour sa santé, peut-être, mais pour son travail… Je ne sais pas, moi ; (bas) mais il me semble que mon père ne fait guère plus de peinture ici qu’à Paris.
Hé ! ma fille, ton père est un grand artiste. Ces hommes-là ne sont pas à la tâche comme des manœuvres. Pour travailler, il leur faut l’inspiration, qu’est-ce que tu veux ?