Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/336

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henri.

Ah ! le gredin !

le père jourdeuil.

Et moi qui t’accusais ! moi qui disais : « C’est un renégat !… » Hein ! Crois-tu ? je t’appelais renégat… (Rire convulsif.) Ah ! Ah ! comme j’ai dû le faire rire, ce Margarot…

madame jourdeuil.

Mais enfin…

le père jJourdeuil.

Ah ! ganache, idiot, vieille vanité chevelue ! On t’en donnera, du Jourdeuil-le-Vieux ! Jourdeuil-leVieux, ça !… allons donc !… C’est le vieux Jourdeuil, qu’il faut dire, le vieux papa Jourdeuil, un égoïste, un maniaque, un… Agenouille-toi donc, vieille bête, agenouille-toi devant ton fils !…

henri, s’élançant.

Non ! par exemple…

madame jourdeuil.

Mais qu’est-ce qu’il y a ?… Au nom du ciel ! qu’est-ce qu’il y a ?…

henri, entraînant son père à gauche.

Eh ! il n’y a rien du tout. Tout bonnement une invention de ce petit gueux de Namoun.

le père jourdeuil.

Mais non ! mais n… (Henri lui ferme la bouche et le fait asseoir de force sur le divan, se mettant entre lui et sa mère.)