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Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/371

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le gardien.

C’est lâche, n’est-ce pas, ce que je fais !… mais cette femme est à moi, et je veux la garder mienne, n’importe par quels moyens.

francet mamaï, avec fierté.

Soyez tranquille ; ce n’est pas nous qui vous l’enlèverons. .. Pouvez-vous me laisser ces lettres ?

le gardien.

Non, certes !… c’est tout ce qui me reste d’elle, et… (bas, avec rage) c’est par là que je la tiens.

francet mamaï.

J’en aurais bien besoin pourtant… L’enfant a le cœur fier ; rien que de lire ça… c’était fait pour le guérir.

le gardien.

Eh bien ! soit, maître, gardez-les… J’ai foi dans votre parole… votre berger me connait, il me les rapportera.

francet mamaï.

C’est promis.

le gardien.

Adieu. (Il va pour sortir.)

francet mamaï.

Dites donc, camarade, la route est longue, d’ici Pharaman ; voulez-vous prendre un verre de muscat ? …

le gardien, d’un air sombre.

Non ! merci… j’ai plus de chagrin que de soif… (Il sort.)