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Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/379

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loin, la fille des Giraud dont nous parlions. En voilà une qui est jolie et qui lui a longtemps viré autour. Il y a aussi celle des Nougaret ; mais elle n’a peut-être pas assez de bien.

rose.

Oh ! ça…

vivette.

Eh bien ! alors, marraine, il faut le faire trouver avec une de ces deux-là.

rose.

Oui, mais le moyen. Tu sais bien comme il est devenu. Il se cache, il fuit, il ne veut voir personne. Non ! non ! ce qu’il faudrait, c’est que l’amour lui arrivât et l’enveloppât tout entier sans qu’il s’en aperçût. Quelqu’un qui vivrait près de lui et qui l’aimerait assez pour ne pas se rebuter de sa tristesse. Il faudrait une bonne créature… honnête… courageuse… comme toi, par exemple.

vivette.

Moi ?… moi ?… mais je ne l’aime pas.

rose.

Menteuse !

vivette.

Eh bien, oui ! je l’aime, et je l’aime assez pour supporter de lui tous les affronts, toutes les disgrâces, si je savais pouvoir le guérir de son mal. Mais comment voulez-vous ? Son autre était si belle, on dit. Et moi, je suis si laide.