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Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/386

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frédéri, avec rage.

Il n’y a pas d’honnête femme !… (Se calmant.) Non ! non ! cela ne vaut rien encore. Il vaut mieux que je m’en aille. C’est le meilleur de tout.

balthazar.

Oui, le voyage… C’est bon aussi… Tiens… dans quelques jours, je vais partir pour la montagne, viens avec moi… tu verras comme on est bien là-haut. C’est plein de sources qui chantent, et puis des fleurs, grandes comme des arbres, et des planètes, des planètes !…

frédéri.

Ce n’est pas assez loin, la montagne.

balthazar.

Alors, pars avec ton oncle… va courir la mer lointaine.

frédéri.

Non… non… ce n’est pas encore assez loin, la mer lointaine.

balthazar.

Où veux-tu donc aller, alors ?

frédéri, frappant le sol avec son pied.

Là… dans la terre.

balthazar.

Malheureux enfant !… Et ta mère, et le vieux, que tu tueras du même coup… Pardi !… ça serait bien facile, si l’on n’avait à songer qu’à soi. On aurait vite fait de mettre son fardeau bas ; mais il y a les autres.