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Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/407

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dont il est capable… C’est tout le sang de sa mère, et moi… si on ne m’avait pas donné l’homme que je voulais, je sais bien ce que j’aurais fait.

francet mamaï.

Mais enfin, voyons… nous ne pouvons pourtant pas le marier… avec cette…

rose.

Pourquoi pas ?

francet mamaï.

Y pensez-vous, ma fille ?…

marc.

Tonnerre de Dieu !…

francet mamaï.

Je ne suis qu’un paysan, Rose, mais je tiens à l’honneur de mon nom et de ma maison, comme si j’étais seigneur de Caderousse ou de Barbantane… Cette Arlésienne, chez moi !… fi donc !…

rose.

Vraiment, je vous admire tous les deux à me parler de votre honneur. Eh bien ! et moi ? qu’est-ce que j’aurais à dire, alors ? (S’avançant vers Francet.) Voilà vingt ans que je suis votre fille, maître Francet, est-ce que vous avez jamais entendu une mauvaise parole sur mon compte ?… Pourrait-on trouver quelque part une femme plus honnête, plus fidèle à son devoir ?… Il faut bien que je le dise, puisque personne de vous n’y pense… Est-ce que mon homme en mourant n’a pas témoigné devant tous de ma sagesse et de ma loyauté ?… Et si, moi, moi.