Attendez, nous allons rire. (Il s’approche de la vieille, lui prend le bras doucement, et lui fait faire quelques pas vers le coin où Balthazar s’est blotti.) Et celui-là, mère Renaud, est-ce que vous le reconnaissez ?… Je crois qu’il est de votre temps.
Bonté divine ! mais c’est… c’est Balthazar…
Dieu vous garde, Renaude ! (Il fait un pas vers elle.)
Oh !… ô mon pauvre Balthazar !… (Ils se regardent un moment sans rien dire. — Tout le monde s’écarte respectueusement.)
Hé ! hé ! les vieux tourtereaux !
Marc !
C’est ma faute. Je savais que vous alliez venir. Je n’aurais pas dû rester là…
Pourquoi ?… pour tenir notre serment ?… va ! ce n’est plus la peine. Dieu lui-même n’a pas voulu que nous mourions sans nous être revus, et c’est pour cela qu’il a mis de l’amour dans le cœur de ces deux enfants. Après tout, il nous devait bien ça pour nous récompenser de notre courage…