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Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/442

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nuit, et puis au matin… puis au matin… (Il fait un pas vers l’escalier, puis s’arrête.) Oh ! c’est horrible !… duel réveil ils vont tous avoir, ici !… mais c’est impossible. Je ne peux pas vivre. Tout le temps je la vois dans les bras de cet homme. Il l’emporte, il la serre, il… Ah ! vision maudite, je t’arracherai bien de mes yeux ! (Il s’élance sur l’escalier.)

rose, appelant.

Frédéri !… Est-ce toi ? (Frédéri s’arrête au milieu de l’escalier, chancelant, les bras étendus.)

rose, s’élançant de l’alcôve, court à la chambre des enfants, regarde, et pousse un cri.

Ah !… (Elle se retourne, et voit Frédéri sur l’escalier.) Qu’est-cc que… Où vas-tu ?

fédéri, égaré.

Mais tu ne les enteuds donc pas, là-bas, du côté des bergeries ?… Il l’emporte… Attendez-moi ! attendez-moi !… (Il s’élance, Rose se jette à corps perdu à sa poursuite. — Quand elle arrive à la porte qui est au milieu de l’escalier, Frédéri vient de la fermer. — Elle frappe avec rage.)

rose.

Frédéri, mon enfant !… Au nom du ciel ! (Elle frappe à la porte, la secoue.) Ouvre-moi, ouvre-moi !… Mon enfant !… Emporte-moi, emporte-moi dans ta mort… Ah !… mon Dieu !… Au secours ! Mon enfant !… Mon enfant va se tuer… (Elle descend l’escalier, folle, se précipite vers la fenêtre du fond, l’ouvre, regarde, et tombe avec un cri terrible.)