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Page:Daudet - Trente ans de Paris, Flammarion, 1889.djvu/238

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leur retraite à traduire Horace : il voulait enfourcher Pégase, chausser les brodequins de Thalie, se baisser, au risque de faire craquer ses bretelles, pour recueillir dans le creux de sa main un peu du flot pur d’Hippocrène ;


il rêvait laurier vert, succès académiques, pièce jouée au Théâtre-Français. Déjà — quelqu’un s’en souvient-il encore ? — il avait fait représenter sur la scène de l’Odéon une pièce en trois actes et en vers, s’il vous plaît ! comme disent les affiches Peintres et Bourgeois, avec la collaboration d’un jeune homme, commis voyageur, je crois, et fort expert dans l’art de tourner les rimes. L’Odéon, c’est bien ; mais les Français, la maison de Molière ! Et pendant vingt ans, Henry Monnier rôda autour de l’illustre maison, au café de la Régence, au café Minerve, partout où allaient les socié-