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Page:Daudet - Trente ans de Paris, Flammarion, 1889.djvu/65

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fait d’un vaisseau prêt à prendre la mer ; Émilie Dubois, la blonde Émilie elle-même, bien que vouée par sa frêle beauté au rôle perpétuel d’ingénue, avait des visions de fleurs d’oranger sous le châle protecteur de madame sa mère ; quant à Madeleine Brohan, la belle et majestueuse sœur d’Augustine, elle ne se mariait pas, elle ! mais était en train de se démarier et de donner à Mario Uchard les loisirs et les matériaux pour écrire les quatre actes de la Fiammina. Aussi, quelle explosion dans ce milieu chargé d’électricité maritale, lorsque ce bruit se répandit : « Gustave Fould vient d’épouser Valérie. » Gustave Fould, le fils du ministre ; Valérie, la charmante actrice !… Maintenant, tout cela est bien loin. Après des fuites en Angleterre, des lettres aux journaux, des brochures, une guerre à la Mirabeau contre un père aussi inexorable que l’ami des hommes, après le plus romanesque des romans couronné d’un dénouement des plus bourgeois, Gustave Fould, suivant l’exemple de Mario Uchard, a écrit la Comtesse Romani et mis éloquemment ses infortunes