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Un point d’histoire littéraire

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Le livre fulgurant de Bernanos, la Grande Peur des bien-pensants[1], consacré à Édouard Drumont, écrivain, historien et polémiste, et à son labeur replacé dans sa vie, est un chef-d’œuvre, de style et de mouvement, égal à Sous le soleil de Satan, et qui aura au moins le même succès. J’aurai l’occasion d’en reparler, longuement, ici et ailleurs, et je ne saurais trop recommander à nos lecteurs ces pages d’une éloquence inouïe et d’une bouleversante sincérité. Bernanos est, avec Proust, la grande révélation de ces quinze dernières années ; mais il dépasse Proust et par les manifestations de l’âme, – absentes chez l’auteur d’Albertine – et par un sens national profond, indispensable à l’achèvement d’un grand écrivain.

Aujourd’hui, je m’occuperai d’un petit point d’histoire que n’a pas connu Bernanos, mais auquel je puis apporter mon témoignage et que j’avais effleuré

  1. Chez Bernard Grasset, un volume de 460 pages.