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Page:Daumal - La Grande beuverie, 1939.djvu/104

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sur ses ascendants et, n’avant pas de réponse, il en improvisa lui-même.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le cent unième lui arracha les dents.

Le cent deuxième lui donna un nom abracadabrant.

Le cent troisième se mit à étudier l’étymologie et la sémantique de ce nom.

Le cent quatrième entreprit de compter les poils.

Le cent cinquième, impatienté, inventa une machine à compter les poils et la passa au cent-sixième.

Le cent sixième démonta la machine et en transmit les pièces au suivant.

Le suivant remonta les pièces dans un autre ordre et chercha à quoi cette nouvelle machine pourrait servir.

Je n’eus pas le courage d’en voir plus long. J’étais surtout en rogne contre le professeur Mumu.

— Il s’est moqué de moi. Il m’avait promis un civet. Maintenant, allez donc retrouver le lapin !

Mais je me fis entendre raison en me disant que je n’aimais pas beaucoup le lapin, surtout sans boire.