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— Le son est donc puissant sur le feu, continuait le vieux au moment où je me remettais à écouter. Et sur l’air par la voix, comme vous pouvez en ce moment l’entendre, ou de plusieurs autres manières. Sur l’eau, comme vous savez par les recherches de Plateau, Savart et Maurat, physiciens, et par les études du Dr Faustroll, pataphysicien, sur les veines liquides, spécialement lorsqu’elles s’écoulent verticalement d’un orifice percé en mince paroi. Et sur la terre, j’entends sur l’élément solide que Timée de Locres disait formé de cubes, comme je vous ai dit par l’exemple des plaques vibrantes ; j’y ajouterais celui des murailles de Jéricho, si l’invocation d’une autorité de ce genre n’était aujourd’hui, en notre siècle de lumignons, quelque peu discréditée.

— Oh ! ça va, dis-je. Je voulais ajouter : « On n’est pas venu ici pour écouter des conférences, on n’est pas venu ici pour se désaltérer de rhétorique… », mais il coupa court.

— Et qui qu’a demandé des explications ?

— C’est pas moi.

— C’est tout comme.

Othello se manifesta :

— Justement, je vous y prends. Vous dites : puissant sur le feu, l’air, l’eau, la terre. Et le cinquième, qu’est-ce que vous en dites ?

— Vous voyez, dit à mon adresse Totochabo. J’en ai