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Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/106

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de ce qu’on nous apprend là… Tu en connais la raison, voyons ! »

Un moment, Charlot se prit à rire tout bas, trouvant fort divertissant ce que racontait le missionnaire. Celui-ci ne rapportait-il pas que « quelques esprits méfiants, au bourg iroquois, n’avaient pas regardé de bon œil un petit coffre que le Père avait laissé pour assurance de son retour. Ils s’imaginaient que quelque malheur funeste à tout le pays était renfermé dans cette cassette : le Père, pour les désabuser, l’avait ouvert et leur avait fait voir qu’il ne contenait autre mystère que quelques petits besoins dont il pourrait avoir affaire. »

Puis, Charlot eut un petit grognement approbateur et satisfait en entendant le Père Jogues déclarer qu’il « ne songeait qu’à renouer un second voyage pour s’y en retourner, et surtout, auparavant l’hiver. » Le jeune soldat se pencha sur Kinætenon. Il échangea à voix basse quelques mots rapides avec lui. Tous deux paraissaient enchantés de la tournure qu’avait prise l’entretien. Elle répondait à leurs secrets désirs, évidemment.

On se retira tard. Le commandant, sous l’empire des paroles de paix et de bonne entente qui n’avaient cessé de vibrer à ses oreilles, durant ces dernières heures, perdit un peu le souci de ses occupations habituelles. Pour la première fois, depuis longtemps, il négligea d’aller lui-même s’assurer que tout était partout en ordre ; que chacun était à son poste,