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Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/111

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ce que vous pouvez nous dire, au moins, mon pauvre ami ?

— En effet, nous aimerions à vous obliger, à partager vos ennuis, s’il vous est possible de nous les révéler, appuya Jean Bourdon. »

Le Commandant se tourna, enfin, lentement vers eux, découvrant un front soucieux, un regard un peu triste. Sa main droite froissait avec colère le malheureux billet, puis le rejetait au loin.

« Dans quel embarras me met cet enfant, dit-il sourdement… je m’étais promis de bien veiller pourtant…

— De qui parlez-vous, capitaine ? demanda encore doucement le Père Jogues.

— De Charlot… déclara enfin celui-ci avec effort. De Charlot cet impétueux petit soldat… sans cervelle. Il s’est enfui du Fort, cette nuit, avec Kinaetenon et son chien Feu.

— Mais, interrogea avec étonnement le Père Jogues, pourquoi un aussi mystérieux départ ? Ne pouvait-il revenir paisiblement avec nous aux Trois-Rivières, ce pauvre enfant ?

— Retourner avec vous ? Aux Trois-Rivières ? Plût au Ciel, mon révérend Père !… Mais Monsieur Charlot rêvait de bien autre chose, ainsi que me l’avait écrit sa sœur Perrine, qui me priait me suppliait même, de ne le point perdre de vue, durant son séjour au Fort…