Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/113

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je suis peut-être responsable de la décision de cet enfant.

— J’accepte, révérend Père, j’accepte, répondit vivement La Crapaudière, Ouf ! me voilà allégé d’un grand poids. Merci, merci.

— Que va-t-il faire, croyez-vous, cet enfant, en ces pays dangereux ? interrogea Jean Bourdon. Vous le savez. Commandant ?

— Je m’en doute. Se livrer sans frein et sans fin, le petit misérable à sa passion favorite : la chasse.

— L’imprudent ! murmura le Père Jogues.

— Mon révérend Père, fit La Crapaudière en tendant les deux missives de Charlot, puisque vous voulez bien vous charger de voir Perrine, voici les lettres. Vous seriez bien bon de dire à cette bonne petite sœur combien je déplore ce départ, cette fuite si adroitement concertée.

— D’autant plus, ajouta le Père, qu’en assurant à cette bonne enfant que j’espère en effet, obtenir la faveur de passer l’hiver au bourg des Iroquois où se trouve Charlot, elle en deviendra moins inquiète. Comptez sur moi, capitaine, pour amoindrir le choc, comptez sur moi… Mais il est temps de nous embarquer, de nous enfuir, nous aussi, précisa-t-il avec son bon sourire. Si nous pouvions être aux Trois-Rivières demain soir, le 29 ?

— Vous y serez, mon révérend Père, vous y serez, affirma La Crapaudière. La température et le fleuve, bien disposés, vont vous le permettre.

(À suivre)
Marie-Claire DAVELUY