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CHAPITRE VII

Le Coffret du missionnaire


Charlot et Kinaetenon mirent un mois à parcourir la route séparant le fort Richelieu des premières tentes de la bourgade iroquoise d’Ossernenon. C’est que la température, très favorable, les faisait s’attarder, avec quelle joie, soit sur les rivières, soit sur les lacs, soit dans les grands bois frais et giboyeux. Les portages s’accomplissaient sans trop de fatigue pour Charlot. Son compagnon se chargeait de la part la plus rude, à ces heures de corvées obligatoires. Kinaetenon souriait des colères de Charlot chaque fois qu’il lui ménageait ainsi quelques fatigues : ou, encore, lorsqu’il lui enlevait sans pitié ses pistolets, « par respect, disait-il, pour les recommandations du chirurgien qui avait fort enjoint au jeune homme de ne pas se servir d’armes avant d’être totalement guéri. Et sa blessure s’était de nouveau ouverte au Fort Richelieu. Elle était lente, bien lente à se cicatriser.

Chose curieuse, Kinaetenon citait presque mot à mot les diverses ordonnances du médecin. Charlot avait commencé par s’étonner de