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CHAPITRE VIII

À la mort du père Jogues


Septembre s’annonça beau, en cette année 1646. Les Agniers, que diverses petites épidémies ravageaient encore et qui avaient terminé leurs maigres, bien maigres récoltes, relevèrent un peu la tête. Ils parlèrent de chasse. Les deux familles du Loup et de la Tortue s’organisèrent, puis s’enfoncèrent, par petites bandes, dans les bois voisins d’Ossernenon. Seule, la troisième grande famille ou tribu chez les Agniers, celle de l’Ours, demeura inactive et surtout d’humeur sombre. Des projets de vengeance, des idées de carnage et de sang circulaient parmi ses membres… Ce n’était pas de chasse au cerf, au sanglier, ou à d’autres bêtes dont on s’entretenait dans les tentes de ces sauvages, mais de chasse à l’homme, aux Français. Rien de précis ne transpirait encore cependant. Kiotsaeton, Le Berger et plusieurs autres capitaines considérables des Agniers quittèrent donc sans trop d’inquiétude leurs cantons réciproques. Charlot, bien entendu, avait suivi Kinaetenon et son oncle Kiotsaeton, chargé lourdement de tout le