Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/140

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Souvent, Charlot se rebellait tout à fait. Il voulait fuir, courir sus aux Français, les avertir des dangers qu’ils couraient en s’aventurant jusqu’ici, à l’une quelconque des bourgades des Agniers. Surtout, il voulait écrire au Père Jogues, le mettre au courant de ce qui se passait à son sujet. Kinaetenon hochait la tête, négativement ; il répétait, avec patience, chaque fois : « Mon frère ne peut et ne va rien entreprendre de tout cela. Ce serait la mort, et une mort atroce, pour lui comme pour… moi !… Pourquoi ne pas se rassurer ? Les vaillants capitaines Kiotsaeton et Le Berger surveillent les agissements de la famille de l’Ours… Puis, ces deux prisonniers algonquins, qui se sont évadés, il y a peu de jours, raconteront bien ce qui se passe, aussitôt arrivés chez eux.

— S’ils se rendent, Kinaetenon… Ils sont à demi morts de privations et de faim…

— Alors si mon frère veut que nous mourions, nous partirons dès demain…

— Oh ! Kinaetenon, que dis-tu là ? Moi, moi, je serais cause de ta mort… Oh ! tais-toi, tais-toi ! J’aime mieux endurer et n’espérer qu’en