Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/26

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Seigneur, par sa bonté, y a mis et y mettra le calme encore davantage. Oui, mon père, je veux tout ce que Notre-Seigneur veut, au prit de mille vies. Oh ! que j’aurais de regrets de manquer une si bonne occasion ! Pourrais-je souffrir la pensée qu’il a tenu à moi que quelques âmes ne fussent sauvées ! J’espère que sa bonté, qui ne m’a jamais abandonné dans les autres rencontres, m’assistera encore : Lui et moi nous sommes capables de passer par-dessus toutes les difficultés qui se pourraient opposer…

« Mais il faudrait que celui qui viendra avec moi fut bien vertueux, capable de conduite, courageux, et qu’il voulût endurer quelque chose pour Dieu…

« Je prie Votre Révérence de me croire son très humble et obéissant serviteur.

I.-S. JOGUES
À Montréal, ce 2 mai 1646[1]


— Ô la lucide, la belle vaillance ! murmura Perrine en repliant la missive. C’est là aussi le frémissement d’une chair déjà bien cruellement crucifiée… Pourquoi, oh ! pourquoi, demande-t-on encore au père Jogues de retourner là-bas ?

— Nos pères, si possible, ont plus de sainteté encore que d’héroïsme… On ne s’adresse pas en vain à la générosité de l’un d’eux, répondit Amyot.

  1. Lettre authentique fidèlement reproduite.