Aller au contenu

Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

navire, le Saint-Joseph, celui qui nous amena jadis au Canada. Je revois M. de Courpon, le distingué capitaine, debout près du père Jogues. Tous deux se tiennent au chevet d’un petit malade de six ans. La dévouée et mignonne sœur du mioche est à genoux, près du lit improvisé. Elle implore soins et protection… Ah ! Perrine, Perrine chérie, jamais, entends-tu, jamais, je n’oublierai la figure divinement compatissante du père Jogues se penchant sur la mienne !

— Vite, vite, mes amis, entrons au Fort, s’exclama Marie de la Poterie, en s’approchant à son tour. Je viens d’apercevoir la tête de petit père à l’une des fenêtres. Il a l’air mécontent… Perrine, ma belle enfant, ma touchante colombe de paix, tu voudras bien passer la première. Les plis du front de père vont s’effacer un peu en te voyant. Puis, c’est toi, entends-tu, toi, qui plaideras la cause des, des… braves cœurs que nous sommes tous après tout… Allons, filons, engouffrons au pas de gymnastique, cette petite porte, là… là, à gauche ! »


CHAPITRE II

Chez Thomas Godefroy de Normanville


Le lendemain, vers onze heures, Charlot, son arquebuse sur l’épaule, le fidèle danois à ses côtés, quitta Perrine et se dirigea vers la maison de Thomas Godefroy de Normanville. Il chantonnait. Chaque nouvelle visite à l’interprète qu’il aimait profondément, qu’il admirait à l’égal d’un héros antique, le ravissait.