Page:Daveluy - À l'école des héros, 1931.djvu/41

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— Charlot, je te défends de parler ainsi. Notre forêt canadienne finira par avoir raison de ta constitution, beaucoup moins délicate que tu ne crois. Et puis, sois fidèle, n’est-ce pas, aux longues courses quotidiennes, en pleine forêt, en quelque saison que ce soit. Adonne-toi, le printemps venu, au métier de canotier…

— Oui, oui, oui… Mais venez, oh ! venez maintenant, M. de Normanville. Ce pistolet, quel amour !… Vous choisirez les buts !… Vous fixerez vous-même les distances !…

— Tut, tut… J’en ai encore pour quelques instants, ici. Ces deux pierriers doivent être remplis.

— Laissez-moi vous aider.

— Merci. Régale-moi plutôt de ces jolies variations sur l’air de : À la claire fontaine. Tu as ta flûte ?

— Elle ne me quitte jamais.

— Voilà, petit, une belle compensation « à tes insuffisances », comme tu dis : ton talent de flûtiste.

— Pour un soldat, à quoi cela mène-t-il d’être musicien ? À quoi cela sert-il ?

— À charmer nos ennemis sauvages, pour une chose, au moins. Ça n’est pas à dédaigner. Rappelle-toi si ma voix, pourtant bien ordinaire, de baryton m’a valu des succès auprès