Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/110

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homme de même race que la mienne… Et je promets, oui, d’être lointaine et très fière vis-à-vis de tous, tous, tous.

— De moi aussi, alors ! reprit d’une voix taquine, Charlot, qui se sentait au comble de ses vœux.

— Si mon frère le désire ?

— Pas du tout, oh ! mais pas du tout, voyons protesta en riant le jeune homme qui se levait et se secouait.

— Où va mon frère ?

— Oh ! pas très loin. Il m’a semblé tout à l’heure entendre le bruit d’une eau coulant sous les herbes.

— J’irai avec vous.

— Venez.

Charlot n’avait pas ouï un vain bruit. À peu de distance, en effet, de leur campement, ils découvrirent mieux encore qu’une source, les bords d’un marais, où s’affairaient quelques castors. Les petites bêtes disparurent bien vite en voyant quels visiteurs mal intentionnés apparaissaient près d’eux.

Quelle chance, mon amie ! Mais soyons patients, et ce soir, nous apporterons quelque chose, nous aussi, tout comme nos vaillants chasseurs, enfin de retour, murmura Charlot qui se dissimulait avec l’Algonquine derrière un énorme pin.

Marie-Claire Daveluy
(À suivre)