Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/113

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

charger et recharger son mousquet ? dit doucement l’Algonquine, qui venait d’approuver de la tête les paroles de Charlot.

— Mais oui, je crois. Pourquoi cette question, Lis-en-Fleur ?

— Parce que je veux retourner veiller sur notre campement. Sait-on jamais quelle bête peut venir rôder ici. Et si mon frère a bien tout ce qu’il lui faut, lui demanderai-je encore, je…

— Je n’aime pas à vous perdre de vue, mon amie.

— Je resterai à portée de votre voix. À la moindre circonstance alarmante, j’appellerai mon frère, qu’il soit sans crainte.

— Vous le promettez ? Vous le jurez ! insista Charlot, pris entre son goût pour une chasse qui s’annonçait excellente et sa sollicitude affectueuse pour sa jeune amie sauvage.

L’Algonquine se prit à rire : « Mon frère, croit donc que je ne saurais me défendre sans son aide ? Il se trompe. Et lorsque l’on ne craint pas la mort, ce dernier refuge pour chacun de nous, que voulez-vous qu’il arrive de bien terrible ?