Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/115

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d’ailleurs à descendre à l’horizon. Le chant des oiseaux se faisait plus bruyant, plus pressant, au-dessus de sa tête. Le soir allait venir, quoique lentement, bien lentement, en ce beau jour de printemps.

Son mousquet, adroitement placé dans sa main droite, il examina avec soin le cours d’eau voisin. Tiens, voilà qu’une petite tête de castor paraissait au-dessus d’un des abris creusés en terre. Une autre tête encore tout près surgissait, puis une autre…

Les castors disparurent soudain. Lis-en-Fleur se reprenait au loin à chanter. Charlot y répondit avec empressement. Sa brune et charmante figure s’épanouissait d’aise. Tout allait bien. Tout allait fort bien. Allons, attention aux beaux coups de mousquets. Au tir maintenant, au tir !

Les castors reparurent. Cette fois, Charlot les vit s’établir sans crainte sur les quelques pilotis de glaise créés par leur industrie. Il s’amusa quelque temps à les voir plonger pour en retirer une proie, de pauvres et maigres brochets. L’une des têtes, à la fourrure presque noire, le tenta bientôt beaucoup. « Lis-en-Fleur s’en couvrirait avec quelle grâce aux heures de trop grande fraîcheur… » pensait-il en son cœur épris.

Mais qu’elle semblait difficile à abattre,