Page:Daveluy - L'esclave des Agniers, 1933.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— V —

SÉPARÉS !

(suite)

La journée, nonobstant un beau soleil, sembla sans fin pour Charlot. La marche lui devint pénible. La rivière des Iroquois apparut enfin. Charlot poussa un profond soupir de soulagement en embarquant dans le canot qui les conduirait en peu de temps maintenant à Richelieu. Il fallut faire halte, cependant, une fois encore, car, à la chute du jour, on vit une nuit sans lune se lever, présageant un temps incertain pour le lendemain. Le jeune homme eut, en outre, le chagrin d’apercevoir, à quelques pas de la grève, au pied d’un arbre, les traces du passage des ravisseurs de la pauvre Lis-en-Fleur. Il serra les poings, mais ne dit mot, devant les regards naïvement narquois de ses compagnons. Il s’endormit le cœur submergé de mélancolie.


— VI —

À RICHELIEU


Mon frère va m’attendre près d’ici ? dit l’Algonquin, en mettant pied à terre avec Charlot et le Huron, non loin du Fort Riche-